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32% des TPE/PME absentes d’Internet ! Les entreprises françaises en retard sur le web
La pandémie récente de la Covid 19 a révélé le retard de certaines entreprises en matière d’équipement numérique et de présence sur la toile.
Privées de sites web pour mettre en place du « click and collect » ou tout simplement pour vendre en ligne leurs produits, les petites entreprises françaises se sont souvent retrouvées bien démunies. Faute de temps et de capacité d’investissement, elles ont parfois été contraintes de « bricoler » dans l’urgence des solutions alternatives sur des plateformes qu’elles maîtrisaient mal.
En 2012, 51 % seulement des TPE et PME étaient équipées d’un site Internet d’après une enquête réalisée à l’époque par l’Aden (Association pour le développement de l’économie numérique en France) ; un chiffre qui dégringolait à 30 % pour les auto-entrepreneurs. En 2020, la situation était fort heureusement plus favorable mais la France marquait encore un recul important face aux autres pays européens. Quelque soit les études, les résultats affichaient la même tendance. Près de trois petites ou moyennes entreprises sur dix n’étaient pas visibles sur la toile. 68% des entreprises interrogées par l’Association de l’économie numérique avaient une présence en ligne, et dans une majorité des cas (80%) il s’agissait d’un site vitrine.
Un équipement en site Internet inversement proportionnel au nombre de salariés
Sans surprise, l’existence d’une site web dans l’entreprise est inversement proportionnelle au nombre de salariés et à son chiffre d’affaire.
D’après une enquête Sortlist, 90% des entreprises ayant un chiffre d’affaire annuel allant de 30 à 50 millions d’euros disposent d’un site Internet. Ce chiffre dégringole à 45% pour les entreprises dont les revenus annuels sont inférieurs à 100 000€.
En 2014, les entreprises comptant 1 salarié n’étaient équipées qu’à 30 % alors que celles de plus de 100 salariés étaient équipées à 69 %. Une enquête (Baromètre Opinionway-Priceminister-LaPoste, octobre 2014) confirmait cette tendance avec 42% des entreprises de moins de 50 salariés qui ne disposait toujours pas de site internet. Un chiffre qui grimpait même à 75% chez les TPE de moins de 10 salariés.
37% de PME pas convaincues de l’intérêt d’un site Internet pour leur industrie
Il y a fort à parier que dans ces 37% se cache un grand nombre de commerçants de proximité comme des restaurateurs ou des libraires. La fermeture récente de ces secteurs d’activité pour raison sanitaire a malheureusement démontré l’utilité d’un site web permettant de conserver un lien commercial avec des clients qui eux sont restés des consommateurs. Le confinement a violemment affaibli les entreprises qui ont trop tardé à engager leur transition numérique.
Croire que les réseaux sociaux apportent gratuitement la visibilité nécessaire à son entreprise est une erreur également fréquente. Trop risquée (nous y reviendrons dans un autre billet), cette stratégie freine le développement de l’entreprise, même modeste.
Des aides de l’état et des régions
Comparés aux autres investissements d’une entreprise, le budget pour la création d’un site web semble particulièrement raisonnable. Même s’il est difficile d’annoncer des tarifs précis la fourchette d’un site vitrine se situe entre 600 et 5 000 euros. Pour une TPE, il est possible de développer un site d’e-commerce à partir de 1 500 / 3 000 euros.
60 % des PME qui avaient programmé la création d’un site web ont réduit leur budget à cause du COVID. Pour pallier le retard de certaines, tout en leur apportant un petit coup de pouce, l’État a mis en place depuis janvier 2021 une aide financière à hauteur de 500€. Cette aide concerne essentiellement les commerçants, professionnels de l’hôtellerie et de la restauration ayant été obligés de fermer sur décision administrative et qui pourront justifier d’une baisse de plus de 50% de leur chiffre d’affaires à cause du confinement.
Les aides pour la numérisation numérique sont également nombreuses en régions. Nous avons détaillé ces différentes offres dans notre article Des aides de l’État et des Régions pour accélérer la transformation numérique.